Jour 7 au Portugal : un petit bilan de ce séjour qui nous a permis de nous imprégner et visiter le nord du Portugal
Dernier jour au Portugal. Alexandre est parti faire quelques courses dans le village. J’en profite pour prendre un peu de temps pour moi, assise au soleil, à écrire ce journal. D’ordinaire, j’écris chaque soir, mais ici, nous passons les soirées en famille et en profitons un maximum, rares sont les moments off.
Nous allons rejoindre de la famille au restaurant, à Povoa. Sur la route, nous nous arrêtons voir un magnifique point de vue, en haut d’un sanctuaire, un lieu rempli de souvenirs pour la famille.
Ce repas en famille est aussi l’occasion de parler du Portugal et de toutes les questions que l’on se pose depuis des jours :
- comment les restos peuvent vivre en vendant si peu chers leurs menus ? oui, pour nous c’est vraiment très abordable. En revanche, le salaire moyen au Portugal serait d’environ 800-850€ par mois. Alors, ces tarifs sont en cohérence avec leur coût de la vie.
- quel est le système de santé ? tout est payant, et très cher, et les délais de prise en charge extrêmement long si l’on passe par l’hôpital (un moyen de ne pas payer hors de prix)
Bon, cela remet dans mon esprit les choses dans son ensemble.
Nous avons également remarqué qu’il y a un besoin criant en terme de
– prévention de santé (beaucoup de Portugais ont du diabète et/ou du cholestérol, des maladies qui seraient d’ailleurs prises en charge par le système de santé),
– prévention écologique (pas ou peu de tri des déchets, beaucoup de plastique laissé dans la nature,…)
– et sur la place des animaux (chiens errants ou tenus en cages, chats non stérilisés pour la très grande majorité, …).
Je n’ai pas demandé comment se passe la retraite, mais à voir le nombre de personnes âgées qui travaillent encore, cela pose question. Il paraîtrait que beaucoup ont travaillé sans être déclarés, souvent sans même le savoir… et se retrouvent donc aujourd’hui sans prise en compte de ces années de travail.
Nous ressentons aussi à quel point la population a pu se sentir privée de modernisme pendant la dictature, et le besoin pressant de « rattraper » les pays voisins.
Cette émergence s’est passée à toute vitesse, créant un décalage important entre l’envie d’accéder à des signes d’évolution, et la possibilité de les intégrer.
Beaucoup de familles vivent à crédit, au dessus de leur moyens. C’est la raison pour laquelle il y a tant de voitures très récentes d’occasions à vendre, les propriétaires ne pouvant plus assumer les traites.
Une multitude de détails montrent ainsi le besoin urgent de sortir de la dictature, et les conséquences sur la population.
Le Portugal nous laisse toutefois une très belle impression. Les jolis paysages vallonnés du Nord, l’accueil et les sourires de ses habitants, l’importance des valeurs famille et travail.
(valeur famille au point que les adultes vivent sous le même toit que les parents, tradition qui tend à disparaître avec la nouvelle génération).
Et le contact très facile avec la population. On ressent l’importance de la proximité, d’être en lien. Le foot, le café, la religion, sont autant d’espaces de rencontres et de cohésion. Mais aussi le passage régulier du poissonnier et du primeur dans les villags, contribue à ce précieux lien social.
La place des traditions aussi (qui tendent à être moins oppressantes pour la nouvelle génération qui s’en émancipe), et de l’artisanat.
Bref, un bien joli pays de l’extérieur (environnement) et de l’intérieur (population).
Mais je reconnais la chance que j’ai de le découvrir en tant que touriste, pouvant ainsi profiter du coût de la vie moins élevé, tout en profitant en France d’un système de santé, retraite, législatif, etc, qui me protège.
Pour notre dernière après-midi ici, nous partons flâner à Braga en amoureux. Une glace, un verre en terrasse… prendre le temps de savourer ce qu’on vit et se reposer un peu.
Mes parents nous rejoindront pour partager notre dernier repas au Portugal (pour cette année, on compte bien revenir).
Et nous rentrons tôt, pour s’assurer de voir la famille, les remercier et leur dire au-revoir.
Émotions… quel accueil ♥